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Faire le plein de sensations

Pêcher à la mouche au cœur de l’Aubrac sauvage

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Thierry Bousseau

Cantalien d'adoption et amoureux de cette terre d'exception, je vous invite à en partager les trésors les plus secrets au gré de mes rencontres et de mes flâneries...

Des paisibles méandres de plateaux aux gorges les plus sauvages, Pierre-Nils Devillers et Arthur Villaneau connaissent les rivières de l’Aubrac comme leur poche. Les deux amis ont fait de leur passion un métier qui est pour eux un sport autant qu’une philosophie : guide de pêche indépendant.

 

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Le Bès, petite rivière sauvage

Pierre-Nils a attrapé le virus à l’adolescence, à l’âge où les passions changent le cours d’une vie. Fils et petit-fils de pêcheurs, Arthur a hérité de cet art comme d’un précieux leg, qu’il transmet à son tour aux plus jeunes.

Ce jour-là, ils m’ont fixé rendez-vous à proximité du petit village de la Chaldette pour une initiation de pêche à la mouche. En contrebas de la route, le Bès se fraye un passage dans un chaos de rochers. Une rivière sauvage qui fait le bonheur des vairons, truites fario, goujons et autres chevesnes. La descente vers la rivière est moins difficile qu’il n’y paraît. « L’accès est beaucoup plus acrobatique en aval ! », me confie Arthur.

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Une immersion dans la nature

« La pêche à la mouche est idéale au mois de juin. Les insectes se reproduisent et attirent naturellement les poissons. Il fait beau, le niveau des cours d’eau est encore correct en cette saison, et ce sont les jours les plus longs », explique Arthur. « Mais je pêche également au toc ou à la cuiller, quand les eaux sont fortes ou plus froides ».

 « Tu as vu là-bas ? Ca gobe près du rocher ! ». A l’affût du moindre signe, Pierre-Nils interpelle Arthur : il a repéré des ondes concentriques en surface. Le spot est le bon ! « La pêche n’est pas seulement un art de la patience : c’est aussi un art de l’observation. Il faut parvenir à s’immerger dans la nature, savoir écouter et regarder », explique Pierre-Nils.

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Seul face à la nature pour retrouver le côté apaisant de l’eau

Première étape : choisir le bon appât, la « mouche », leurre artificiel fixé sur le fil de nylon. Arthur ouvre délicatement sa valise à mouches : de vrais petits chefs d’œuvre multicolores, impeccablement alignés. ! A chacun son option : Arthur choisit une mouche de couleur foncée pour imiter le côté sombre de la rivière. « Je vais la laisser dériver en surface, il faut donc qu’elle reste repérable à l’œil ; si je ne la vois plus, je la change ! ».

Pierre Nils, positionné un peu plus haut en contrebas d’une cascade, préfère une mouche immergée, plus facile à repérer à cet endroit. A quelques mètres l’un de l’autre, les deux pêcheurs cherchent leurs appuis dans l’eau. Les fils de nylon fouettent l’air. Les gestes sont sûrs et précis. 

« J’ai commencé à pêcher dans le Brezons, une rivière qui se trouve vers Pierrefort », chuchote Arthur. « Depuis toujours je suis fasciné par ce sentiment d’être seul face à la nature et de retrouver le côté apaisant de l’eau. La pêche nous renvoie à notre instinct de chasseurs et de pêcheurs. Nos sens sont en éveil : l’ouïe pour guetter le clapotis de l’eau quand les poissons montent à la surface ; la vue pour faire attention aux ombres, aux reflets, à la lumière. Il n’y a pas de détail dans la pêche, tout compte ! C’est d’ailleurs ce qui plaît aux enfants que j’initie à la pêche. Ils ont en eux cet instinct, prêt à s’éveiller instantanément et cet émerveillement face à la nature ! ».

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Pêche "no kill"

Après quelques minutes d’attente, la mouche tressaille : une prise ! Une fois « ferrée » puis sortie de l’eau, la magnifique truite fario est remise à l’eau par Arthur, qui pratique le « no kill ».

Pierre-Nils et Arthur tiennent à me montrer un autre spot. Nous quittons l’ambiance sauvage des gorges du Bès pour une petite rivière de plateau, le Rioumau. Cet affluent du Bès, typique de l’Aubrac, se faufile à travers un vaste plateau, où la végétation est rare et offre peu de possibilités d’abri pour le pêcheur.  « Ici on est très visible, il n’y a pas d’arbres, pas de profondeur de ruisseau. C’est l’idéal pour la pêche de la truite à la barre* », m’explique Arthur. Cette technique de pêche traditionnelle (*ou « pêche au toc ») se pratique à l’aide d’une canne en fibre de verre sans moulinet.

« Je me place à l'arrière de la truite, qui est toujours face au courant. Puis je lance l'appât et je le laisse dériver de manière à leurrer la truite. Comme nous sommes facilement visibles, il faut un fil très fin et faire preuve d’un maximum de discrétion ! », explique Pierre-Nils.

La pêche en rivière demande de la technique, de la patience mais aussi une approche sensible de la nature : mes deux guides savent transmettre leur passion avec beaucoup d’enthousiasme et de respect pour leur environnement. Grâce à eux je suis désormais capable de pêcher dans les rivières de l’Aubrac !

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Pierre-Nils Devillers et Arthur Villaneau, guides de pêche

Vous souhaitez vous initier à la pêche en rivière (mouche, cuiller, toc) ?

N’hésitez pas à contacter Pierre-Nils Devillers (06.76.95.98.51) ou Arthur Villaneau (06.41.88.79.65), ou consultez la liste des guides de pêche en Auvergne.

Les guides de pêche en Auvergne
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