M'émerveiller

Le Cézallier à ski

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Paul-André COUMES

Paul-André Coumes

Photographe et rédacteur, je réalise des reportages très variés, qui vont de l'art de vivre à l'environnement en passant par le patrimoine et le portrait.

Le Cézallier à ski pulka

Trait d’union entre le le Puy-de-Dôme et le Cantal, le Cézallier s’associe dans mon esprit à l’image d’une île déserte. Le rejoindre à ski depuis le massif du Sancy renforce d’autant plus cette sensation d’isolement, cette quête immersive du paradis blanc.

Plateaux, volcans et lacs

Un prologue sportif

Point de départ de cette grande traversée, la vallée glaciaire de la Fontaine Salée, à la beauté étourdissante, s’évase au pied du toit de l'Auvergne. La pulka est de la partie pour transporter toute la logistique de bivouac. La première difficulté ne se fait pas attendre car me voilà au pied de la bien nommée montagne haute qu’il faut gravir pour mériter la descente vers le col de la Geneste. Traçant ma voie en zigzags, la distance s'allonge mais la pente se fait moins raide. Passé le col, je rejoins un large chemin pour franchir les ruisseaux  de Neuffonds et de Clamouze. À découvert, le tracé s’anticipe facilement entre les volcans du groupe Pavin à gauche et le Cocudoux, à droite. Une suite de plateaux s'étage jusqu'au Cantal tout proche. L’exaltation procurée par la beauté de ces paysages relègue l’effort en arrière-plan. La pulka suit mes skis le long du croissant formé par le lac de Montcyneire qui épouse le contour du puy éponyme.  Le relief se fait un peu plus raide à l'approche du Teston de Joran qui clôt cette journée éreintante. Au bivouac, Orion et les Pléiades poursuivent leur course céleste au-dessus du Luguet.

un cézallier lunaire

Ivresse sur un plateau

Au réveil, la surprise est de taille. Ecran de brouillard mais le ciel bleu reste visible à la verticale du campement. Ce pays de tourbières connaît tous les extrêmes car celles-ci sont de véritables pièges à froid. A la sortie de la Godivelle, je longe la rive du lac d'En-bas formé, il y a 15 000 ans, par la fonte des glaciers. A l’approche de la montagne de Chamaroux, le Cézallier s'ouvre en grand devant mes skis qui piaffent d'excitation. La couche de neige durcie en profondeur est recouverte de dix centimètres de poudreuse : conditions de rêve pour la glisse ! Le brouillard s'étiole sur la crête qui domine le lac de Saint-Alyre. A l'est émergent les crêtes du Forez, au nord, celles du Sancy, et au sud-est, le Luguet, point culminant du Cézallier à 1 551 m. Le puy Mary et le Plomb du Cantal paraissent étonnamment proches, au bout du plateau du Limon. Le spectacle s'accompagne de tous les superlatifs que l'on peut trouver pour décrire l'émerveillement et la béatitude. Après le col de Chamaroux, la pulka et sa locomotive humaine s'élèvent sur un chemin d’estive. Deux ailes précèdent l'apparition silencieuse de snowkiters. Le Cézallier ondule sous mes skis tandis qu’un renard solitaire déambule dans une pente. Sur la montagne de Piquemeule, il me faut slalomer à la recherche des passages les mieux enneigés. Quelques centaines de mètres plus loin, les derniers rayons du soleil colorent les reliefs tandis que je savoure une soupe de châtaignes. M'abandonnant dans les plumes, la rêverie m'entraîne là-bas, vers les étendues aériennes du Luguet.

neige en privilège

De Pinatelle en tourbières

J'ai dormi d'une traite. Le relief plus doux de cette dernière étape devrait épargner mes muscles endoloris. Le Bois de la Pinatelle filtre les rayons du soleil entre les conifères.  Au ressac de la brume, on devine la présence du lac du Pêcher soustrait à la vue d’un milan royal en maraude. Après Fortuniès, le couvert forestier me réserve une généreuse épaisseur de neige. Les traces de raquettes et de skis de fond préparent mon retour à la civilisation que le lac de Sauvages tempère encore. La tourbière de Brujaleine et celle de Champagnac, malgré la glace, grignotent les pièces d'eau libre au rythme que leur offre l'éternité. Ici, le paysage dénudé et désolé conserve la beauté rude des pays inhospitaliers. Chaque venue en ces lieux suscite un puissant émerveillement ; la même sensation de plénitude que celle vécue du côté du Chamaroux. Un chemin creux sur la gauche me permet d'atteindre, skis aux pieds, le village de Chastel-sur-Murat. J'abandonne la pulka au bas de la colline pour gravir léger les derniers mètres de cette merveilleuse traversée. Là-haut, la chapelle Saint-Antoine domine la cité de Murat et tutoie les volcans. 

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