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Nulle part ailleurs — Identité

Gardes nature en Chaîne des Puys, pédagogues et diplomates tout terrain.

le
par Aurelia

Depuis plusieurs années, les gardes nature du Parc naturel régional des Volcans d’Auvergne veillent sur les sites naturels du territoire et sensibilisent le public. Avec le classement de la Chaîne des Puys et la Faille de Limagne au patrimoine de l’Unesco, leur mission a pris une envergure mondiale.

Texte et photos de Paul-André Coumes

Anthony Porte, responsable de l’équipe des gardes nature du Parc naturel régional des Volcans d’Auvergne, nous invite à  comprendre cet enjeu de taille :

«Pour le site naturel de la Chaîne des Puys, l’UNESCO s’est adjoint les services de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) afin d’émettre des avis en matière de gestion. Le premier est de s’assurer de la conservation du bon état écologique du site et le second exige de prendre des mesures pour que ce dernier soit transmis aux générations futures

Ces recommandations correspondent à ce qui se pratique depuis longtemps déjà sur le territoire du Parc.

« Nous sommes là pour maintenir l’attrait paysager des lieux, accueillir le public et lui montrer un site exceptionnel

Au contact du public

En pleine saison touristique, les gardes assurent une présence quotidienne sur le terrain. La partie centrale, située entre le puy de Dôme et le puy des Goules, est à la fois le cœur du site naturel et touristique ainsi qu’une zone d’estive. Pour les gardes nature, c’est le terrain idéal pour faire passer le message au plus grand nombre :

«Contourner les troupeaux pour respecter le travail des bergers car les ovins sont très craintifs. Ne cueillir aucune fleurs car nombre d’entre elles sont protégées et se fanent très vite après cueillette. Rester sur les sentiers, suffisamment nombreux et bien entretenus pour profiter pleinement de la découverte».

Par leurs connaissances naturalistes, les gardes délivrent à qui le demande de précieux conseils pour observer la faune sauvage et reconnaître la flore sans confusion. Ce sont eux aussi qui assurent à l’automne et au printemps l’entretien des principaux sentiers, que ce soit par la pose de tressages ou bien l’évacuation d’arbres tombés à terre.

 

Tout l’art de la conciliation.

Agent assermenté de Police de l’environnement, Anthony Porte précise que sa mission consiste également à faire respecter le code de l’environnement. Bien que les verbalisations soient assez rares, la fréquentation de la Chaîne des Puys, en constante augmentation, nécessite des efforts importants de sensibilisation du public.

«Sur le terrain, les gardes natures sont là pour donner les clés de compréhension aux visiteurs pour qu’ils se sentent acteurs de la protection de ce site aussi riche que fragile».

Souvent les gens sont surpris d’apprendre que le parcours qu’ils suivent se situe intégralement sur des propriétés privés. Il est alors facile de leur faire comprendre que la tolérance des propriétaires dépend de l’état dans lequel on laisse les lieux. L’accès de tous à des panoramas époustouflants reste donc conditionné par la bonne conduite de chacun.

L’illusion de l’exception.

Avec l’expérience,  Anthony constate que le plus souvent, les gens n’ont pas conscience de mal agir. Un coureur de trail qui coupe hors sentiers pour accéder au sommet d’un puy ne s’imagine pas qu’il sera imité une fois son tracé GPS partagé sur un forum ou simplement avec un ami.

Cette escapade souvent perçue comme exceptionnelle et sans conséquence peut très vite concerner plusieurs dizaines de personnes.

«De même, une tente ou un feu sur un sommet restent visibles de très loin et peuvent susciter l’envie chez d’autres personnes. C’est la répétition de comportements perçus comme exceptionnels qui fini par provoquer la dégradation des sites.»

Alors plutôt que de verbaliser systématiquement, Anthony préfère offrir «Nature en poche » un guide édité par le Parc qui invite à la découverte des milieux naturels tout en suivant les bonnes pratiques. (Le télécharger)